Vivre jusqu’à 200 ans, c’est possible ça ? - Décryptage IA #2
Au programme de ce nouveau numéro, un dossier sur les applications de l'IA dans le médical et on fait le point sur l'actu IA de la semaine.
Salut tout le monde ! 😁
Dans le dernier numéro, j’avais pris beaucoup de plaisir à vous préparer la partie Pause Réflexion sur le schéma de pensées interne d’une IA.
J’ai donc décidé de commencer cette newsletter par un autre Grand Format qui me fascine également : l’impact de l’IA dans le médical.
Vous allez voir, c’est passionnant. Voici donc le menu de cette semaine !
1. GRAND FORMAT : L'IA et la médecine : Vivre jusqu'à 200 ans, c'est possible ça ?
2. Le résumé de l'actu IA
L’IA médicale : bien plus qu’un simple gadget
Quand on parle d’IA, on pense tout de suite à ChatGPT ou à la génération d’images avec un style du Studio Ghibli. Mais l’IA est un domaine bien plus vaste et sophistiqué que la représentation générale qu’on en fait.
Elle englobe des sous-domaines comme la vision par ordinateur pour analyser des images médicales, des algorithmes prédictifs pour anticiper les risques de maladies avant même qu’elles ne se déclarent, l’apprentissage automatique pour personnaliser les traitements ou encore des systèmes experts pour optimiser la gestion hospitalière.
Dans un autre numéro, je vous parlerai de toute la richesse derrière le domaine IA, mais pour cette fois, gardons notre focus sur le domaine médical.
Comment l’IA redéfinit la médecine (et peut-être notre espérance de vie)
Concrètement, voici les grands domaines en IA médicale :
Imagerie médicale et diagnostic assisté : L’IA analyse les images médicales (IRM, scanners, radiographies) avec une précision parfois supérieure à celle des humains, permettant une détection plus rapide et plus fiable des pathologies, même à des stades précoces.
Médecine personnalisée et traitements sur-mesure : Des soins adaptés aux caractéristiques génétiques et cliniques de chaque patient grâce au croisement de données génétiques, environnementales et cliniques, l’IA permet d’élaborer des plans de traitement individualisés, améliorant l’efficacité thérapeutique et réduisant les effets secondaires.
Chirurgie assistée par robotique et IA : Les robots chirurgicaux guidés par l’IA permettent des gestes ultra-précis lors d’interventions minimalement invasives, réduisant les risques opératoires et accélérant la récupération des patients. Je vous ai mis l’exemple de Da Vinci juste au dessus en image.
Prévention et médecine prédictive : Anticiper les maladies avant leur apparition. Les algorithmes prédictifs identifient les facteurs de risque et détectent les signes avant-coureurs de pathologies graves, ouvrant la voie à une médecine proactive et préventive.
Gestion des données médicales et optimisation hospitalière : L’IA automatise la gestion des Dossiers Médicaux Partagés, optimise la planification des soins et anticipe les besoins logistiques, permettant une allocation plus efficiente des ressources.
Recherche médicale et développement de médicaments : L’IA simule des essais cliniques, identifie de nouvelles molécules et favorise l’émergence de traitements innovants, particulièrement dans les domaines complexes comme le cancer ou les maladies rares.
La réalité du terrain encore bien loin de ces possibilités
Malgré les promesses de l’IA médicale, sa mise en œuvre dans les hôpitaux français reste encore limitée, inégale et souvent expérimentale. Plusieurs freins structurels ralentissent son adoption :
Données fragmentées - Les systèmes d’information sont peu interopérables et les données souvent dispersées ou mal standardisées, ce qui freine l’entraînement et le déploiement de solutions IA à grande échelle.
Manque de ressources - Les hôpitaux manquent de moyens techniques et humains pour intégrer des outils complexes : matériel, expertise, temps…
Cadre éthique et juridique contraignant - La sensibilité des données de santé impose de fortes garanties en matière de confidentialité, de transparence et de validation clinique, ralentissant les initiatives.
Peu de déploiements concrets - Beaucoup de projets restent à l’état de pilote ou de preuve de concept, sans réelle industrialisation ni intégration dans les pratiques quotidiennes.
Professionnels peu formés - L’appropriation de ces outils nécessite une montée en compétence du personnel médical, encore peu préparé aux enjeux liés à l’IA (biais, interprétation, limites…).
5 projets d’IA médicale que je trouve fascinants
Pour vous donner une idée, voici 5 projets concrets qui transforment déjà le paysage médical :
DeepMind AlphaFold : Le décodeur de protéines - AlphaFold de DeepMind (Google) a résolu l’un des plus grands défis de la biologie : prédire avec une précision inédite la structure tridimensionnelle des protéines à partir de leur séquence d’acides aminés. Cette avancée accélère considérablement la découverte de nouveaux médicaments en réduisant de plusieurs années à quelques jours le temps nécessaire pour comprendre comment fonctionnent certaines maladies au niveau moléculaire. Des traitements contre des maladies jusque-là incurables pourraient émerger dans la prochaine décennie.
Assistant de consultation (Doctolib) : Recentrer le soin sur l’humain grâce à l’IA - Doctolib déploie un Assistant de consultation intelligent capable de transcrire en temps réel les échanges entre soignant et patient, puis de générer automatiquement une synthèse structurée et codifiée, relue et validée par le médecin. L’objectif : libérer les soignants des contraintes administratives pour qu’ils se concentrent pleinement sur l’écoute et la qualité de la relation avec leurs patients. D’autres assistants IA sont en développement chez Doctolib, notamment pour la codification automatique, la prévention, la prise de rendez-vous par la voix et l’aide à la décision clinique.
Tempus : Le big data au service de la précision - Fondée par Eric Lefkofsky (cofondateur de Groupon), Tempus a créé la plus grande base de données cliniques et moléculaires au monde. Leur IA analyse ces données pour identifier des schémas invisibles à l’œil humain et prédire quels traitements fonctionneront pour quels patients. Cette approche a déjà permis de sauver des vies dans des cas de cancer avancé où les traitements conventionnels avaient échoué, en identifiant des options thérapeutiques que les médecins n’auraient pas envisagées.
Calico Labs (Google) : La quête de l’éternelle jeunesse (ou presque) - L’objectif affiché de Calico est de comprendre et de combattre le vieillissement. Leurs recherches sur les “horloges épigénétiques” pourraient révolutionner notre manière d’appréhender et de mesurer le vieillissement.
Neuralink (Elon Musk) : L’interface cerveau-machine - Bien que principalement connu pour ses applications potentielles dans le traitement des maladies neurologiques comme Parkinson ou Alzheimer, Neuralink pourrait également jouer un rôle dans l’extension de la longévité. En créant une interface directe entre le cerveau humain et des ordinateurs, cette technologie pourrait un jour permettre de “sauvegarder” certains aspects de notre conscience ou de réparer des dommages cérébraux liés à l’âge. Les premiers essais cliniques ont débuté, avec des résultats préliminaires encourageants chez des patients souffrant de paralysie.
Alors, vivre jusqu’à 200 ans, mythe ou future réalité ?
Si l’objectif des 200 ans reste encore du domaine de la science-fiction, les avancées combinées de l’IA, de la thérapie génique, de la médecine régénérative et de la nanotechnologie pourraient bien nous permettre d’atteindre des âges jusqu’ici impensables.
Des experts comme le gérontologue Aubrey de Grey estiment qu’une personne qui vivra jusqu’à 150 ans est probablement déjà née.
Ce qui est certain, c’est que l’IA transforme notre compréhension du vieillissement et des maladies. La question n’est peut-être plus “Est-ce possible ?” mais plutôt “Quand cela deviendra-t-il réalité ?” et “Sommes-nous prêts, en tant que société, à vivre si longtemps ?”
Et vous, aimeriez-vous vivre jusqu’à 200 ans si vous pouviez rester en bonne santé ? Dites-moi ce que vous en pensez en commentaire !
Et on continue avec quelques actualités qui sont sortie cette semaine.
🏛️ Politiques et Transformation numérique
💼 Le Département du Gard adopte Microsoft Copilot pour sa transformation numérique
Depuis novembre 2024, 150 cadres du Conseil Départemental du Gard utilisent quotidiennement Microsoft Copilot, intégré avec l’appui de Blue Soft Empower. Résumé d’emails, rédaction de comptes-rendus, recherche documentaire, synthèse d’échanges : les usages sont variés et très adoptés (98 % de taux d’utilisation). Ce déploiement s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation pilotée par la DISI, mêlant expérimentation, culture de la donnée et cas d’usage concrets (chatbots RH, qualité des données de paie). Une illustration pragmatique de l’IA au service du service public.
📘 OpenAI publie un plan pour renforcer l’IA en Europe
Dans son EU Economic Blueprint, OpenAI formule une série de recommandations pour stimuler l’adoption responsable de l’IA dans l’Union européenne. Le plan repose sur quatre piliers : renforcer les infrastructures et les talents, simplifier la régulation numérique, démocratiser l’usage de l’IA dans tous les secteurs, et bâtir une relation de confiance avec les citoyens. Parmi les mesures proposées : tripler la capacité de calcul d’ici 2030, former 100 millions d’Européens, et créer un fonds d’1 milliard d’euros pour des projets pilotes. L’entreprise y affirme sa volonté d’ancrer sa présence en Europe et d’y devenir un acteur structurant.
🧭 Une IA souveraine naît dans les Pyrénées-Orientales
Trois entreprises perpignanaises lancent LESTAC AI, une coopérative dédiée à une IA locale, éthique et sécurisée. Elle vise à renforcer l’autonomie technologique des entreprises du territoire. Une conférence inaugurale aura lieu le 15 avril à Perpignan, en présence d’experts et décideurs locaux.
Écosystèmes et Cartographies
🗺️ Le Hub France IA recense près de 600 start-ups innovantes en IA en 2025
La 5ᵉ édition de la cartographie du Hub France IA identifie près de 600 start-ups et fournisseurs innovants, soit une augmentation de 260 acteurs par rapport à l’année précédente. Cette croissance est notamment portée par l’essor de l’IA générative. La cartographie met en lumière une diversification des usages, avec une attention particulière portée à la transition écologique, incluant 69 start-ups dédiées à des solutions environnementales. Cette initiative, soutenue par des acteurs publics et privés, vise à structurer l’écosystème français de l’IA et servira de base à une future cartographie européenne dans le cadre du projet Deploy AI.
🛠️ Outils et Modèles
⚡ GPT-4.1 : une famille de modèles pour coder à grande échelle
OpenAI dévoile GPT-4.1, décliné en versions mini et nano, avec une fenêtre contextuelle d’un million de tokens. Optimisés pour le codage complexe et le respect précis des consignes, ces modèles visent des usages industriels, comme la création d’applications entières. Malgré leur puissance, leur fiabilité diminue sur de très longues entrées et exige des prompts très explicites.
🧠 o3 et o4-mini : des modèles taillés pour le raisonnement
OpenAI lance deux nouveaux modèles axés sur le raisonnement : o3, son modèle le plus avancé, et o4-mini, plus léger mais performant. Conçus pour réfléchir avant de répondre, ils excellent en mathématiques, codage, sciences et compréhension visuelle. Disponibles pour les abonnés Pro, Plus et Team, ils renforcent l’intégration des outils (web, code, image) dans ChatGPT.
🎞️ Veo 2 : Google mise sur la vidéo générative avancée
Google propose à ses abonnés Gemini Advanced le modèle Veo 2, capable de générer des vidéos 720p de 8 secondes à partir d’un prompt texte. Les vidéos, uploadables directement sur TikTok ou YouTube, présentent une meilleure cohérence physique et fluidité des mouvements. Google y associe Whisk Animate, un outil pour transformer des images en vidéos.
🧱 WordPress.com automatise la création de sites avec l’IA
WordPress lance un générateur de sites web dopé à l’IA. L’outil propose contenu et design automatisés pour des sites simples, mais reste limité pour l’e-commerce avancé. Il nécessite un plan d’hébergement pour un usage complet.
🤖 Hugging Face mise sur la robotique avec Reachy 2
Hugging Face acquiert Pollen Robotics pour commercialiser Reachy 2, un robot humanoïde open source. L’objectif : fédérer une communauté de développeurs autour de cas d’usage concrets, mêlant IA générative et interaction physique.
📱 Écosystèmes et Services
💼 Claude passe à l’abonnement premium à 200 $ / mois
Anthropic propose un nouveau plan d’abonnement à Claude avec des plafonds d’utilisation plus élevés et un accès prioritaire aux nouveautés. Une stratégie orientée vers les entreprises, la formation et les usages intensifs.
🧠 ChatGPT : une mémoire boostée pour plus de personnalisation
La fonction “Mémoire” de ChatGPT évolue : elle retient désormais les préférences, le ton ou le contexte métier, même sans instruction explicite. Elle vise à réduire les répétitions et à offrir une assistance plus cohérente sur le long terme, notamment dans des tâches administratives ou rédactionnelles.
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Et voilà ! C’est terminé pour ce numéro. J’espère que ça vous a plu !
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On se retrouve très vite !
Amicalement Djouz